Ce soir sur Chérie 25, Angelina Jolie livre une performance saisissante dans L'échange de Clint Eastwood. C'est une des principales raisons de regarder ce film mais ce n'est pas la seule...Pour son vingt-huitième long métrage comme réalisateur, Clint Eastwood s’empare d’un fait divers tombé dans l'oubli. En 1928, le fils de Christine Collins, une mère célibataire, disparaît mystérieusement à Los Angeles. Fugue, kidnapping, meurtre ? Après cinq mois d’angoisse, la police prétend avoir retrouvé le petit garçon de 9 ans. Sauf que Christine en est persuadée : cet enfant n’est pas le sien ! À peine croyable et pourtant véridique, c'est l'histoire que retrace L'Échange, un mélo dont une grande partie des dialogues est la retranscription mot pour mot des propos des différents protagonistes (médecin, chef de la police, juge…) consignés à l'époque de l'affaire. Quand la réalité dépasse la fiction !
       L'interprétation d’Angelina Jolie.En mère courage qui mène un combat acharné pour retrouver son enfant, l’actrice livre l’une de ses plus belles performances. Coiffée d’un chapeau cloche, elle joue avec une puissance émotionnelle rare cette femme seule face à des institutions toutes-puissantes. Loin de ses rôles habituels, elle compose son personnage par petits détails très subtils. Une délicatesse dans le jeu qui lui vaudra une nomination pour l’oscar de la meilleure actrice en 2009. Angelina Jolie n’avait plus été aussi convaincante depuis Une vie volée, qui lui avait valu l'oscar du meilleur second rôle féminin en 2000, et Un cœur invaincu (2007), dans lequel elle incarnait l’épouse de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé et assassiné au Pakistan.Un portrait sans concession de l’Amérique.Drame poignant sur l’amour maternel, L'Échange est aussi l'occasion pour Eastwood de dépeindre une Amérique de cauchemar régentée par des institutions corrompues où l’on interne abusivement les femmes en hôpital psychiatrique, les faisant passer pour folles. Un pays où les droits les plus élémentaires sont bafoués. Située à l’orée de la Grande Dépression, cette fresque sociale d’une grande noirceur se révèle un réquisitoire contre l’incompétence et la brutalité de la police, des autorités judiciaires et politiques de Los Angeles. Malgré son côté sombre et triste, ce film au classicisme rétro reste, treize ans après sa sortie, une splendeur visuelle grâce à une belle reconstitution d’époque et une photo soignée. Un film d’une très grande force... bref, 2 h 20 de beau cinéma !

source : Programme TV 

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